Un été 2023 sous le signe de la santé (on va dire ca comme ça)

Oy ! Oy !
Ça fait un moment que je n’avais plus posté d’article même court sur ce blog.
Une des raisons est que j’ai eu plusieurs soucis liés à ma santé cet été et qui ont duré presque 2 mois.

Je me suis demandé si je voulais vraiment en parler publiquement mais après réflexion je me suis dit que ça pourrait toujours servir à d’autres personnes.

Pour essayer de dédramatiser ça, je vais essayer d’en parler avec un ton léger.

Un problème de fond(ement)

Alors tout d’abord rassurez-vous, cette opération n’avait pas de lien avec un problème de santé grave.

Pour tout vous avouer, celà fait plusieurs années maintenant que je souffre d’un problème d’hémorroïdes. Ça fait un peu bizarre de parler de ça car il est vrai que cela concerne une zone qui a tendance à être un peu taboue.
Sans entrer dans les détails et pour ceux qui ont la chance de n’avoir jamais eu de problèmes avec ça je peux vous jurer que ce truc peut vous pourrir votre quotidien.
J’ai une fois eu une crise lors d’un voyage à l’étranger, juste 2 jours avant un vol retour pour le Japon. Ce sont les 3 pires jours que j’ai eu dans ma vie en termes d’inconfort et de stress.

Pour expliquer simplement, lors d’un certain type de crise, un gonflement survient dans la zone de ce qui vous sert de derrière et le simple fait de S’ASSEOIR vous fait un mal fou avec des éclairs de douleur qui surviennent également à intervalles réguliers. Et je ne parle même pas des saignements qui peuvent survenir. L’avion et le changement de pression accentue également le problème.

S’asseoir est un acte anodin dans notre vie quotidienne mais à ce moment pour moi j’ai réalisé à quel point ne pas pouvoir s’asseoir sans souffrir était un « privilège ».

Horrible…

Bien sûr, avoir ce problème m’a poussé à me renseigner et il y a des stats intéressantes sur le fait que beaucoup de personnes vont avoir dans leur vie au moins une crise. Qu’une certaine proportion d’adultes va avoir un problème chronique avec leurs hémorroïdes mais que moins de 10% vont aller consulter un médecin pour essayer de les traiter.

Mes problèmes ont commencé vers la fin de ma vingtaine mais se sont surtout développés ces 5 dernières années. À tel point que j’avais des mini-crises régulières et que très vite celà me faisait stresser au moindre voyage ou sortie en extérieur. Heureusement le Japon est très bien pour ça, trouver des toilettes propres et gratuites (et ses washlets) aide grandement. Je me dis que si j’avais été en France ça aurait été bien pire. D’ailleurs je trouve scandaleux en France de voir certaines toilettes publiques être dans un état désastreux ET PAYANTES !

Ce n’était pas dangereux pour ma santé mais avec des crises de plus en plus fréquentes j’ai décidé de consulter un médecin spécialiste et après réflexion, de me faire opérer pour enlever les hémorroïdes problématiques.

« Je vous préviens, ça va piquer »

J’aurais aimé que le médecin me dise que la médecine moderne a réussi à inventer des trucs super stylés avec des lasers pour pulvériser les tissus à problèmes et que je sorte de la clinique frais comme une rose sans avoir aucune douleur.

« ahah non, on va devoir charcuter à l’ancienne » – Mon médecin (bon il a pas dit ça en vrai, mais j’ai envie de croire qu’il l’ait fait)

Il y a en fait 2 types d’hémorroïdes qui peuvent être problématiques: internes et externes. Les internes ont vu effectivement tout un tas de traitements super pas intrusifs avec laser ou produits chimiques spéciaux qui permet de les retirer sans quasi rien sentir. Pour les externes: il y a choix entre scalpel et ne rien faire… Et avec ma chance, les 2 que j’avais à enlever étaient externes. Joie et allégresse ! 

Début Juillet je passe donc sur le billard sous anesthésie locale avec une péridurale. Pour ceux qui n’en ont jamais eu (bande de veinards), c’est une put— de grosse aiguille qu’on enfonce dans votre dos pas loin de la colonne vertébrale pour injecter un sédatif et qui donne une sensation extrêmement bizarre car la quantité de sédatif injectée est bien bien plus élevée qu’un vaccin, on sent qu’on injecte du fluide… C’est pas très attirant dit comme ça mais bon je vous conseille pas cette opération sans anesthésie 😀

Je confirme ça pique

L’opération en elle-même s’est bien passée et je n’ai franchement rien senti. J’ai pu retourner chez moi dans la journée après avoir récupéré les médocs à la pharmacie qui je l’ai constaté après, sont indispensables pour ne pas se sentir complètement misérable dans les jours qui suivent (même si vous allez quand même l’être faut pas déconner)

Le plus dur sont les 2 premièrs jours et surtout la première nuit, une fois que les effets de la péridurale ont disparu.

Malgré les antalgiques plutôt balèzes que j’avais eu à la pharmacie, j’avais l’impression qu’un Pikachu était en permanence à côté de moi et que toutes les 5 minutes, ce petit –censuré– s’amusait à me balancer des attaques éclair de façon aléatoire mais en étant bien sûr de viser mon popotin.

Et pourtant, jour après jour, je vais de mieux en mieux, le Pikachu a décidé de se barrer et la convalescence demande juste beaucoup de repos, aimer la position allongée et avoir du temps à tuer.

Protip: faites comme moi et nettoyez bien votre appartement et faites les courses avant une opération où vous êtes en convalescence chez vous. Se sentir bien dans un appartement propre est important et vous ne voulez pas avoir à sortir pour aller acheter de la bouffe alors que c’est justement ces jours où vous ne VOULEZ PAS sortir de chez vous.

« Coucou, on s’est jamais vus je crois, enchanté ! »

Je fais partie de ces gens qui depuis 2020 ont réussi à éviter toutes les vagues de COVID. D’une certaine manière j’étais un peu fier de cet « exploit ».

Pendant ma convalescence, ma copine me rend visite pendant le week-end suivant l’opération pour m’aider, et pas de bol elle se met à avoir de la fièvre peu après être arrivée chez moi.

Quelques jours plus tard, alors que j’allais de mieux en mieux vis-à-vis de l’opération, je me mets moi aussi à avoir de la fièvre… pendant 3 jours je suis recloué au lit avec un mal de crâne pas possible. On confirme, c’est bien le COVID. Parmi tous les moments où je me dis que j’aurais pu le choper, la convalescence après une opération était pas en haut de ma liste. C’est comme si j’avais eu le Hard mode de la convalescence.

Heureusement je récupère et après 2 semaines depuis l’opération je peux enfin reprendre le boulot (à la base j’étais juste censé prendre 1 semaine).

Quand y en a plus, y en a encore

Je passe la semaine suivante sans trop de souci. Le COVID a disparu, mon arrière-train va de mieux en mieux et un soir, sans crier gare, je me mets à saigner un peu à chaque fois que je vais aux toilettes.
Avoir des saignements pendant la convalescence de l’opération n’est pas quelque chose d’anormal et le médecin m’avait prévenu.

Je réalise pourtant que quelque chose ne va pas quand au milieu de la nuit je me réveille en sursaut, passe aux toilettes, suis pris de vertiges sur le trône et me réveille face contre sol après un blackout… On est très humble quand on réalise la situation.

À ce moment je sais que la situation est potentiellement dangereuse. Les saignements qui ne semblent pas s’arrêter et qui ont commencé il y a plusieurs heures + les vertiges me laissent penser que ma pression sanguine est en train de chuter (enfin mes cours de médecine et mon intérêt pour la biologie me servent). J’appelle mon médecin en pleine nuit et il me dit d’appeler les urgences.

En 8 ans au Japon je n’ai jamais vraiment eu à aller chez un médecin, encore moins appeler une ambulance en Japonais. Pour tout vous avouer je n’étais jamais allé dans un hôpital pour moi jusqu’ici dans ma vie.

Je suis seul dans mon appartement, avec une pression qui chute, je peux à tout moment perdre connaissance et potentiellement continuer avec mon hémorragie toute la nuit sans que personne ne le sache vraiment et sans savoir si j’allais réussir à contacter les urgences. Un petit éclair de lucidité a donc été de contacter immédiatement un ami (que j’ai réussi à joindre heureusement) qui sait parler Japonais et qui a le contact avec mes parents, lui donner mon adresse et de lui dire que si je ne donnais plus de news, d’envoyer une ambulance chez moi. Autre réflexe, je déverrouille la porte d’entrée de mon appartement, des fois que je perde connaissance.

J’appelle ensuite les urgences et parvient à me débrouiller suffisamment au téléphone pour faire envoyer une ambulance chez moi.

La suite, je vais la résumer pour ne pas trop allonger ce billet.

l’ambulance arrive.
ma pression continue de chuter et je suis obligé de recevoir une intraveineuse pour pas que ça tombe trop bas et me garder conscient.
l’ambulance trouve un service d’urgences prêt à me recevoir.
j’arrive aux urgences où on me fait passer tout plein de tests avec un docteur qui essaie de me garder éveillé et me pose des questions sur ce que je ressens.
– pour tout vous avouer, toute cette situation, les équipes médicales, les lumières blanches, dans ma tête ça m’a surtout rappelé la série Urgences que j’adorais mater sur France 2 en étant ado. On va imaginer que le docteur qui s’occupe de moi est un Dr Benton Japonais et on sait que tout se passera bien.
ils ont été obligé de me transfuser avec une poche de sang parce que quand même j’en avais perdu pas mal. J’ai aimé quand ils m’ont demandé si ils pouvaient me transfuser si besoin et que j’ai répondu un truc du genre « oui oui, je n’ai pas de religion à la con qui m’interdit ça ».
– mais en toute franchise je suis assez fier de me rappeler que j’ai pu répondre et communiquer avec le docteur et les infirmières en Japonais sans trop de problèmes alors que rappel:
  – il est 4 heures du mat
  – j’ai la tête qui tourne
  – ma pression sanguine aime le yo-yo
  – je ne suis pas super à l’aise avec le vocabulaire médical Japonais
  – je continue de penser au Dr Benton. 
  – je ne sais par quel miracle mon cerveau Japonais a continué de fonctionner mais chapeau l’artiste.
on m’endort car ils pensent savoir d’où vient le souci.
je me réveille 2h plus tard et on emmène mon lit roulant vers la salle d’observation. Et le Dr Benton m’indique qu’ils ont trouvé là d’où mon sang essayait de se faire la malle et cautériser le tout avec un laser (ah ben voilà, je le savais bien qu’on arrivait à faire des choses avec un laser)
je passe 2 jours en convalescence à l’hôpital avec une équipe médicale absolument au top.
Coup de gueule au passage à tous ces gouvernements en tout genre dans les pays dits « développés » qui pressent tout ce personnel médical comme des citrons et qui abusent de leur passion et vocation pour les sous-payer et faire des coupes en tout genre.

Je rentre chez moi et mine de rien je vais pas trop mal.

Ce que j’ai eu était une complication assez rare due à une thrombose d’une zone proche de là où j’ai été opéré. Et la plupart du temps les saignements sont limités. Dans mon cas j’ai pas eu de bol et mon corps n’a pas réussi à contrôler les saignements par lui même. Ce qui a nécessité une intervention.

C’est donc ce que Superman ressent à proximité de la cryptonite ?

Les seules conséquences qui ont duré 3-4 semaines après cet épisode à l’hôpital, c’est que la reconstitution du stock de globules rouges perdus dans l’affaire prend plusieurs semaines pour un humain normalement constitué. Même si ma pression est très vite redevenue à la normale due aux intraveineuses et que le plasma se reconstitue en quelques jours.

Pendant cette période, le moindre effort physique se traduit par un saut de ma fréquence cardiaque, je me sens très faible et je me rappelle que j’ai essayé une session de Ring Fit Adventure une semaine plus tard. Le simple échauffement m’a obligé à faire une pause de 5 minutes et je devais reprendre mon souffle après chaque exercice.

Alors que je suis super sportif depuis 3-4 ans, ne plus réussir à faire le moindre exercice sans se sentir misérable m’a fait réaliser à quel point la forme physique est quelque chose qu’on cultive et dont il faut prendre soin car elle n’est pas acquise indéfiniment.

C’est donc ce qui s’est passé pour moi pendant ces mois d’été. Je n’ai pas eu le droit à mon épisode spécial à la plage mais pourtant, avec du recul j’apprécie toute cette expérience:

Je profite désormais pleinement des résultats de mon opération. Plus de soucis avec mon croupion. Comme beaucoup de commentaires sur le net venant de personnes qui ont subi la même opération, les premiers jours on regrette et on se demande ce qu’on est allé faire dans cette galère. 1 mois plus tard on se dit que c’est la meilleure décision qu’on ait prise.
Je suis désormais un peu plus familier avec le service d’urgences Japonais et cela fera moins d’inconnues pour la prochaine fois (il ne faut pas se le cacher, avec l’âge d’autres aventures peuvent arriver). Je suis aussi rassuré de voir que je peux communiquer avec eux.
– En reprenant l’exercice progressivement, je sens que ma force revient. Je ne suis pas encore tout à fait au niveau pre-opération mais on en est pas loin.
Ne négligez pas votre santé les gens. Et quel que soit le tabou sur certaines maladies et conditions, si cela vous gêne, si vous le pouvez, allez consulter. Vous pouvez toujours prendre votre décision plus tard mais soyez conscients des choix qui vous sont offerts.

5 commentaires

  1. C’est vraiment bien d’en avoir parlé et ça permet de comprendre concrètement ce qui se passe, même si c’est souvent différent pour chacun. J’espère que tout ça est maintenant derrière toi !

    J’aime

  2. Quelle épreuve ! C’est incroyable ce qui vous est arrivé ! Et merci pour le partage, ce n est jamais évident de parler de ce genre de sujet.

    Je me trompe peut être mais en lisant votre autre post sur la manière dont vous vous êtes mis au sport, je me dis qu’il y a peut être un lien.

    Le sport est qqc absolument génial et c’est super de s’y être mis meme tardivement. Mais il faut faire particulièrement attention à son corps. Les exercices de musculation que vous décrivez me font penser au livre du Dr Degasquet “Abdominaux, arrêtez le massacre ! “. Elle y decrit justement comment les exercices de musculation que l’on retrouve un peu partout font pousser vers le bas et causent de sérieux dommages au corps, avec des problèmes sur le perinee notamment chez les femmes et de prostate / hemorroides chez les hommes.

    Est ce que ça correspond niveau date ?Désolée d’avance si je suis à côté de la plaque. Promis je n’ai aucun droit sur le livre 😉

    Mon message n est absolument pas de vous faire arrêter le sport ! La preuve son dernier livre est écrit avec Teddy Riner ! Il faut juste trouver les exercices qui ne feront pas mal.

    Très belle journée

    Léna

    J’aime

    • Bonjour, merci pour le message !
      Alors non ce n’est pas lié au sport, j’avais ces problèmes déjà étant jeune bien avant que je commence le sport.
      Ceci dit ce que vous dites reste tout a fait valide, il y a beaucoup d’exercices connus qui ne sont pas très bien (comme les situps) ou des gens qui ne vont entraîner que certains muscles (comme les biceps chez les hommes tout en délaissant les muscles antagonistes) mais je vous rassure je ne fais pas de musculation intensive centrée sur quelques exercices seulement.
      Je fais vraiment des exercices complets et majoritairement en bodyweight sans poids ajoutés, pas mal de natation et de vélo.

      Mon episode malheureux est surtout du à de la malchance (et un peu de génétique). Mais je m’en suis remis et je profite de la vie sans mes crises désormais 😀

      J’aime

Laisser un commentaire